Le Vendée Globe ou le Tour du monde en solitaire !

Armel Le Cléach, vainqueur du Vendée Globe 2016-2017, a franchi la ligne d’arrivée de cette course le 20 janvier 2017 à 16h37. En bouclant le tour du monde en 74 jours, le skipper breton pulvérise le record détenu par François Gabart en 2013 qui était de 78 jours, 2 heures et 16 minutes. 

Son adversaire le Gallois Alex Thomson est arrivé 16h après lui à 74 jours, 19 heures et 35 minutes. Le dernier skipper arrivé sur le podium est Jérémie Beyou. Il décroche ainsi la 3^ème place en terminant cette course le lundi 23 janvier à 19 heures et 40 minutes. Puis ont franchi la ligne d'arrivée Jean-Pierre Dick (25 janvier 14h47), Yann Elies (25 janvier 16h13) et Jean le Cam (25 janvier 17h43). Les autres participants sont attendus aux Sables d’Olonne dans les semaines qui suivent. 

Un défi en solitaire

Le Vendée Globe a été surnommé « l’Everest des Mers » en raison de son niveau de difficulté. Cette course consiste à réaliser le tour du monde à la voile en solitaire.

Sans escale et sans assistance, les skippers ne peuvent recevoir aucun matériel technique pendant la course. Les navigateurs qui se lancent dans cette course qui dure pour certains plus de 100 jours, acceptent de courir de nombreux risques. Plusieurs skippers ont été portés disparus dans des tempêtes comme Mike Plant lors de l’édition 1992-1993 et Gerry Roufs en janvier 1996 qui déclarait dans son dernier message : « les vagues ne sont plus des vagues, elles sont hautes comme les Alpes ». 

Une préparation longue et intense

Les skippers suivent une préparation intense pendant les mois et mêmes les années qui précèdent leur départ. Certains privilégient la préparation mentale, comme le Britannique Alex Thomson et le Français Yann Eliès, d’autres les entrainements physiques comme le Français Armel le Cléac’h. Celui-ci s’est préparé par des séances régulières de natation, de musculation et de course à pied. Cela lui a permis d’améliorer son endurance et sa force musculaire afin d’assurer une bonne vitesse d’exécution des manœuvres et un bon équilibre sur le bateau.

De son côté, Alex Thomson a pratiqué l’imagerie mentale pour visualiser les enchainements, les situations diverses à bord et ainsi contrôler le stress.

Les skippers ont aussi tous suivi une formation de secourisme pour être en mesure de se recoudre eux-mêmes. Bertrand de Broc aurait sûrement souhaité s’être entrainé à se recoudre à vif sur terre avant de devoir le faire en pleine mer lorsqu’il s’est coupé la langue suite à un choc avec une drisse (corde) en 1993.

Les skippers apprennent à lutter contre le froid et à gérer leur fatigue. Ils ne peuvent dormir pendant les longs mois à bord que par siestes de vingt minutes. Ils suivent donc un rythme de vie très particulier dans leur voilier, en adoptant une alimentation adaptée aux besoins d’un athlète en plein effort.

 Le parcours suivi

Des bateaux toujours plus performants

Chaque année le record est amélioré. Le record de l’édition 2012 était détenu par François Gabart qui avait terminé cette course en 78 jours.

Ce record battu à chaque édition du Vendée Globe peut s’expliquer par la performance des bateaux constamment améliorée grâce à de nouveaux équipements. La dernière technologie hydrodynamique dont sont équipées 7 voiliers sur 29 du Vendée Globe 2016-2017 sont les foils. Ce sont des ailes courbes qui dépassent du haut de la coque et permettent un gain de vitesse (2 à 3 nœuds de plus) car elles réduisent la trainée du monocoque en élevant un peu le bateau au dessus de l’eau. Les foils restent surtout efficaces pour les vents de travers.

Ces nouveaux équipements sont cependant sources de vibrations. Les accélérations fortes qu’il permettent, créent des secousses constantes pour le skipper et des forces énormes sur la structure du bateau. Voyez sur la photo les foils noir du bateau de Alex Thomson.

Constantin